Hellooooo 👋
Bienvenue dans cette vingt-sixième newsletter !
Pour les personnes qui nous rejoignent… Bienvenue !
Pour me présenter, je suis sexologue clinicienne, engagée pour un monde plus juste, et qui prône une sexualité plus réfléchie, loin des carcans et du brouhaha ambiant.
Chaque mois, je propose les rubriques suivantes autour d’un thème :
La pensée du mois : Le procès de Mazan
Des conseils : Comment faire concrètement ?
Le podcast : les épisodes de Septembre
Point culture avec des suggestions de livres, de podcasts.
Mes actualités
Et si vous aimez mon travail, n’hésitez pas à cliquer sur le ❤️, merci !
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Mazan.
Nos yeux et ceux du monde entier sont rivés sur ce procès.
J’ai essayé d’écrire, de me lancer sur une autre thématique, et puis non, ça ne venait pas, ça semblait trop faux, loin de ce qu’il se joue en ce moment.
Actuellement en France, se tient un procès où l'innommable et la cruauté humaine ont été commis.
Ce procès, c'est celui de Dominique Pelicot, époux de Gisèle Pelicot, qui l’a droguée et laissée, inconsciente, être vi0lée par des dizaines d’autres hommes recrutés sur Internet.
Ce procès, ce n'est pas celui d'un monstre, c'est celui de Monsieur Tout Le Monde.
Nous avons tendance à représenter dans les médias, le vi0leur comme un monstre, une erreur de la nature et pourtant il s'agit bien d'hommes que vous croisez au quotidien.
Ils sont plombiers, entrepreneurs, surveillants pénitentiaires, pères de famille, et peut-être même que vous les avez croisés ce matin en accompagnant vos enfants.
Gisèle Pelicot, en refusant le huis clos, a voulu faire éclater une vérité que tant refusent de voir : le mal n'a pas d'incarnation.
Pour rappel :
- 91 % des victimes connaissaient l’agresseur
- 45 % des agresseurs étaient le conjoint ou ex-conjoint.
Il ne passe pas une journée sans que je n'y sois confrontée jour après jour, dans mon cabinet à des témoignages, à des vies brisées, à des familles qui préfèrent faire taire la victime que dénoncer l'agresseur pour conserver "l'esprit de famille".
Et la victime alors ?
Et les conséquences sur sa vie ?
Au nom de quoi ?
Cela me met en colère.
La honte doit changer de camps.
Il est temps de cesser cette omerta, temps de cesser cette culture de vi0l où la parole des victimes est souvent bafouée et leurs vécus minimisés.
À celles et ceux qui se prétendent féministes, où êtes-vous ?
"Si vous êtes neutre dans les situations d'injustice, vous avez choisi le camp de l'agresseur."
Ces mots sont ceux de Desmond Tutu, ancien archevêque du Cap, prix Nobel de la paix et icône de la lutte contre l'apartheid.
Et je crois que compte tenu de ce qu'il se passe en ce moment, il était primordial de rappeler ces mots.
À l'heure où certaines personnes :
- N'osent pas faire de bruit pour ne pas faire de vague,
- Ne prennent jamais parti car "elles n'aiment pas les conflits",
- Ont du mal à trancher dans des situations d'injustice et cherchent à préserver "l'harmonie globale",
- Essaient toujours de justifier les propos des agresseurs :"oui mais c'est un père de famille tu comprends.."
On vous voit.
J'ai souffert, étant plus jeune, de harcèlement scolaire et de cette période j'en ai gardé la rancœur contre celles et ceux qui ne prennent jamais parti.
Si vous êtes témoin d'une situation d'harcèlement, d'agression, de violence physique, psychique, verbale, économique, administrative ; ne rien dire, c'est cautionner.
Nous pensons toujours que nous sommes personne pour changer les choses.
C'est faux.
Au quotidien, osez porter votre voix, osez affirmer votre désaccord, osez être celle ou celui qui va à contre-courant, car le jour où la vague se lèvera, vous pourrez vous regarder avec fierté.
Édition particulière, conseils particuliers qui me sont venus au cours des derniers jours :
1. Revoyons-notre vocabulaire
“allumeuse : mot qui nourrit culture du v!ol”
En consultation, je me suis mise à penser à cette expression : “être une allumeuse”, et le constat est amer :
☝️. Le pendant masculin est peu (voire rarement) utilisé.
✌️. Cette expression nourrit la culture du v!0l.
Je m’explique :
Dire à une personne (souvent une femme) que c’est une allumeuse, signifie, en clair, que lorsqu’elle commence quelque chose, elle doit le terminer.
Le quelque chose ici étant la séduction, et le “terminer” étant le rapport se×uel, vous l’avez compris.
Sauf que cette phrase nourrit en elle tout un tas de fausses croyances autour de la sexualité comme :
Si séduction il y a, obligatoirement rapport se×uel il y aura.
Si on commence quelque chose, on doit le terminer.
Si une femme séduit, c’est forcément qu’elle a envie de l’acte.
Rappelons les choses :
On peut être dans la séduction, sans que cela mène au rapport.
On peut avoir envie et finalement décider que non.
Et cela ne fait en rien des femmes, des allumeuses.
Les conséquences de cette phrase ?
Des femmes qui n’osent plus approcher leur partenaire masculin de peur qu’il soit frustré, de peur de passer pour des allumeuses et qui préfèrent faire taire leur désir plutôt que de le vivre.
Rappelez-vous cette phrase : “le consentement c’est minute par minute, millimètre après millimètre”.
2. Redéfinissons ce qu’est le consentement
Le consentement, c'est donner son accord libre, conscient et éclairé, seconde par seconde et millimètre par millimètre.
3. Il n’y a pas de victime parfaite
Le procès qui se déroule en ce moment est venu pas mal perturber, bousculer les femmes victimes de vi0l que je reçois en consultation. Toutes m’ont dit cette phrase
Je me sens stupide et bête face à Gisèle. Je me dis que moi ce que j’ai vécu, c’est rien.
Si toi aussi tu te sens dans cette situation, laisse moi te rappeler ceci :
Que tu te sois tordue la cheville en courant un 5 km ou en faisant un marathon, tu t’es tordue la cheville, point. Ton kinésithérapeute ne va pas faire de différence selon la durée de ta course. Ta cheville est tordu et ce qui compte, c’est de cesser la souffrance.
Il en est de même en thérapie. Il n’existe pas de classification de la souffrance.
Voici le dernier épisode :
Série Religion & Sexsualité, épisode 1 : Moi, catholique
Quel impact a la religion, l’éducation et la culture religieuse dans nos lits ? Car oui, la corrélation est claire : nous le constatons quotidiennement dans nos cabinets.
Les trois grandes religions monothéistes : le christianisme, l’islam et le judaïsme ont en commun que la seksualité est régie par un certain nombre de normes, d’interdits et de devoirs.
Nous sommes ravies d’explorer ce sujet avec vous et de démarrer avec Marie pour ce premier épisode.
RAPPEL : Nos invité.es ne sont pas les porte-paroles officiels de toute leur communauté religieuse et leurs dires n’engagent évidemment qu’elles/qu’eux.
→ Pour l’écouter : sur deezer, apple podcast ou spotify
Dans cette rubrique, vous trouverez mes découvertes autour de la thématique du mois :
Une vidéo : “COMMENT FAIRE POUR QUE DES HOMMES ARRÊTENT D’AGRESSER ?” par le Média indépendant Blast par Salomé Saqué
Face à l’ampleur des violences, face aux affaires comme celle de Mazan qui montre le triste caractère systémique des ces agressions, la question se pose en permanence : comment faire pour que les femmes arrêtent d’être agressées ? Ou plutôt, “comment faire pour que des hommes arrêtent d’agresser ?”
→ Lien : Par iciUne vidéo : “Procès Mazan : l'avocate Violaine de Filippis répond à vos questions”
“Le procès Mazan aurait pu ne pas avoir lieu si l’enquêtrice en charge du dossier n’avait pas fait une enquête poussée” rappelle Violaine de Filippis Abate, avocate spécialisée dans les violences sexistes et sexuelles. L’affaire des 83 vi*leurs de Mazan a débuté quand Dominique Pélicot filmait sous les jupes de femmes dans un magasin. C’est grâce aux investigations menées à ce moment-là que la vérité a pu éclater au grand jour. D’où l’importance de donner les moyens au parquet d’enquêter de manière poussée et systématique pour chaque dossier. Décryptage en vidéo.
→ Lien : Par ici
Je vous l’accorde, difficile de revenir sur quelque chose de léger après cette newsletter mais allez, je dois me prêter à l’exercice jusqu’au bout.
Un évènement : Le Bliss Festival
En Octobre, (le 12 pour être précise), nous aurons l’occasion avec ma chère consoeur et amie, Diane Deswarte d ’intervenir pour un talk intitulé : “Tuto vibro” Au programme ? Des astuces concrètes pour mieux comprendre votre plaisir et mieux vous découvrir !→ Lien : Par ici
Un article de presse pour Psychologies magazine
Comment trouver son point G ? Une sexologue lève le voile sur ce mystère.
→ Lien : Par ici9èmes Journées de formation du centre de l’endométriose – RESENDO à l’hôpital Saint Joseph.
La formation continue est importante en sexologie, et j’ai eu la chance de participer à ces journées qui portaient sur la douleur avec la présentation de nouvelles techniques de détection de l’endométriose mais aussi des différentes techniques pour soulager la douleur. Passionnant !
Le mot de la fin :
Un grand merci d’avoir lu jusqu’au bout !
J’espère que cette newsletter t’a plu et que celle-ci a pu t’éclairer sur ce qui se joue actuellement.
Si jamais tu as besoin d’aide ou que tu as simplement besoin d’être rassuré·e, ne reste pas seul·e, et n’hésite pas à prendre rendez-vous avec moi pour poser des mots sur tes maux.
Enfin, si des idées noires viennent à toi et deviennent trop oppressantes, un seul numéro : le 31 14. Cette ligne est ouverte 24 h/24 et 7 jours/7.
Je t’embrasse et souhaite un excellent mois d’Octobre,
Margaux