Hellooooo 👋
Bienvenue dans cette huitième newsletter !
Pour les personnes qui nous rejoignent… Bienvenue !
Pour me présenter, je suis engagée depuis 7 ans pour l’égalité femmes-hommes, et depuis quelques mois, je suis sexologue.
Chaque mois, il y a un thème et autour de ce thème, vous découvrirez :
La pensée du mois
Des conseils pour le couple (mais aussi pour soi),
Point culture avec des suggestions de livres, de podcasts, des jeux,
Actualités personnelles
PS : Vous pouvez retrouver les précédentes newsletters par ici !
Et si vous aimez mon travail, n’hésitez pas à cliquer sur le ❤️, en haut, merci !
PS 2 : Trigger warning, on parle de consentement dans la thématique du mois.
“ Non.”
“Bonjour”, “merci”, “au revoir”, “oui”, “non”, font partis du pack de démarrage d’apprentissage d’une nouvelle langue (et les insultes, mais ça, c’est une autre histoire).
Au sein de notre “starter pack” comme aiment le dire nos amis britanniques, se trouve un mot qui peut être l’objet de montées de stress et d’angoisses : le non.
Le “non” a marqué l’histoire, quand Rosa Parks a refusé de s’asseoir au fond du bus ou que les femmes ont refusé d’être exclues de la vie politique en militant pour le droit de vote. Le “non” n’a pas été entendu quand Harvey Weinstein a abusé de son pouvoir auprès des femmes.
Et pourtant…
Aujourd’hui, dans certaines cultures, chez certaines familles, ou selon certains stéréotypes sociaux et genrées (vous me voyez venir ?), on va s’attendre à ce que certaines personnes acquiescent plus que d’autres.
Le “non”, chez une femme, différent de chez l’homme.
Comme nous le précise cet article de Libération de Septembre 2018 :
“ […] Dans un article intitulé «No» (publié en 2003 dans la revue Language & Communication), l’anthropologue Don Kulick, de l’Université d’Uppsala, en Suède, démontre par A plus B que «Non» venant d’une femme n’est pas toujours synonyme de «Non».
Ah.
En effet, nous portons en nous l’histoire inconsciente, et rejouons (de façon toute aussi inconsciente), des scripts érotiques et sentimentaux qui nous ont été transmis, soit par la famille, par la société ou par la culture. Souvenez-vous au collège, durant vos cours de français, les fameux “romans de chevalerie” ou la jeune demoiselle en détresse, accepte, après maintes et maintes tentatives, l’approche du chevalier. On en parle du consentement ?
Une femme qui va refuser des avances masculines (dans un schéma hétérosexuel), est quelque chose, qui aux yeux de tous, semble totalement naturel.
« Cette grammaire culturelle fait du “Non” un mot producteur de féminité et du “Oui” un mot producteur de virilité.»
Et dans le couple alors ?
C’est par l’éducation, via la reproduction de ces schémas stéréotypés, que les femmes vont avoir beaucoup plus de mal à dire non de manière générale dans les schémas hétérosexuels. En effet, la société apprend aux petites filles à être douces (pour ne pas dire dociles), gentilles et souriantes. Hélas, cela se ressent dans leur vie professionnelle mais aussi intime.
💰 & ❤️ : Le non s’exprime plus, quand une femme gagne plus.
Terminons avec une étude “ Enquête sur la sexualité en France : pratiques, genre et santé”. Celle-ci nous révèle que plus une femme est diplômée et gagne de l’argent, plus elle va s’autoriser à dire non. En effet, 16,9 % des femmes âgées entre 35 et 49 ans, sans diplôme, déclarent qu’il leur arrive souvent d’avoir des rapports sexuels sans en avoir envie, contre 7,4 % des femmes ayant un diplôme supérieur à un Bac + 2.
Comme nous le dit l’étude : “ [...] plus diplômées, plus autonomes financièrement, les femmes disposeraient ainsi de capitaux sociaux pour négocier ce qui se joue dans les rapports sexuels”.
Inconsciemment, subsiste l’idée qu’une femme doit répondre à son “devoir conjugal”, quand bien même cette notion n’existe plus dans les textes de loi. Pour les femmes diplômées, avoir un bagage académique de niveau supérieur, leur permet d’avoir plus de pouvoir, et donc de se sentir plus libre de refuser un acte sexuel.
S’affirmer, exprimer ses envies (et ses non envies) est un véritable enjeu dans le couple. Par peur de blesser ou que l’autre ne nous aime plus, on va avoir tendance parfois à arrondir les angles… Sauf que ce n’est pas une stratégie viable à long terme.
Il y a une phrase que j’aime particulièrement dire en consultation (en pensant à mes jolies falaises de la Côte d’Opale) :
Les frustrations dans le couple sont comme le sel sur les falaises : invisibles à court terme et pernicieuses à long terme.
En clair :
Apprenez à faire confiance à vos ressentis : Si vous le ressentez, c’est que cela existe. En conséquence, que ce soit des intuitions, des ressentis corporels (ventre ou gorge qui se sert), si votre corps exprime quelque chose, écoutez-le.
Osez dire non : Vos ressentis et vos émotions sont légitimes puisqu’ils existent. Rien ne vient de votre tête ou de votre imagination. Que ce soit dans votre vie de couple, vie personnelle ou professionnelle, dire non à l’autre, c’est se dire oui à soi.
Se forcer n’est jamais la meilleure option : J’entends énormément de femmes en consultation, qui se forcent pour ne pas brusquer leur partenaire ou de peur qu’ils partent. À titre d’exemple, c’est comme si vous mangiez un gâteau au chocolat, en pleine gastro-entérite, cela va vous écœurer. Dès lors, une fois rétabli·e, à chaque fois que vous passerez devant ce gâteau au chocolat, votre esprit ne pourra plus le dissocier de la sensation qu’il a ressenti. C’est ainsi qu’on arrive rapidement à cette idée que “l’autre nous dégoûte”. Avant de désirer l’autre, on doit être capable de se désirer soi, et le désir de soi passe par le respect que l’on accorde à sa propre parole.
Dans cette rubrique, vous trouverez mes découvertes autour du féminisme, de l’amour, de l’argent, mais pas que !
Une newsletter : ViveS de Melisa-Asli Petit.
“ Et si on élevait le cochon ensemble ? Couple et argent : les clés d’une vraie équité”.
→ Lien : Par ici
Un livre : “ Le droit au sexe ” par Amia Srinivasan.
Comment devrions-nous parler de sexe ? Du nôtre, de celui que l’on pratique ? C’est un acte privé chargé de sens public, une préférence personnelle façonnée par des forces extérieures, un lieu où plaisir et éthique peuvent se dissocier sauvagement. Incisif et très original, Le Droit au sexe est un examen historique de la politique et de l’éthique du sexe, animé par l’espoir d’une autre sexualité.→ Lien : Par ici
Un podcast : “ Nouvelles héroïnes” de Céline Steyer.
Nouvelles héroïnes est un podcast jeunesse destiné à cultiver la tolérance des enfants pour une société plus inclusive.
→ Lien : Par ici
Une photographe : Charlotte Jolly de Rosnay
Envie de marquer le temps et de ne jamais oublier celle que vous étiez avec une photo qui révèle votre puissance ? Et si je vous disais, qu’en plus, vous pouviez le faire en toute bienveillance et sororité ?
Un prénom : Charlotte
→ Lien : Par ici
Déjà un grand merci d’avoir lu jusqu’au bout ❤️.
Voici ce qu’il s’est passé en Novembre :
Mon histoire racontée pour Les "Échos Start” : « Consultante dans la finance, j'ai tout plaqué pour devenir sexologue » ? ».
→ Pour le lire, c’est par ici !
Un atelier : “C’est quoi bien faire l’Amour”: Ce sont 11 personnes qui ont accepté de venir interroger les codes de notre sexualité et se libérer des injonctions.
Un article au sein d’au féminin : “Sexe : les 6 questions les plus posées au sexologue par les couples et leurs réponses”
→ Pour le lire, c’est par ici !
Un article mis en avant par LinkedIn : “Le travail tue-t-il le couple ?”
→ Pour avoir la réponse, c’est par ici !
Affirmer mes engagements : Je suis allée manifester le Samedi 19 Novembre pour la défense des droits des femmes, et avec des créateurs·rices de contenu, nous avons lancé une campagne de sensibilisation sur les violences faites au femmes le Vendredi 25 Novembre.